Permaculture : 4 buttes autofertiles pleines de vie au jardin!

Le 22 avril 2018, transforma bxl lançait son projet de jardin permacole au travers de sa première “transform’action”, un grand chantier participatif. Au programme : construction et préparation de bacs, construction d’une zone pour le compost, mise en place d’une prairie mellifère et montage de 4 buttes autofertiles, grand classique de la permaculture. Un peu plus de deux mois après, retour d’expérience sur ces buttes qui se sont très bien épanouies.

Le concept de butte est très souvent immédiatement lié à celui de “permaculture” dans l’esprit de bon nombre de gens. C’était aussi notre cas. Naturellement, on a voulu tester cette fameuse culture autofertile.

En lasagne, hugelkutur, butte sandwich, etc., il y a le choix ! On a opté pour une structure ni trop simple (sinon c’est pas drôle) ni trop compliquée à mettre en œuvre. En plus, on avait le soucis d’améliorer la qualité de notre sol, donc un apport de bonne terre et de compost nous semblait intéressant sur le long terme. Le sol n’est pas pollué (on a de la chance, dans notre zone d’Evere), mais il est très compact (limono-argileux) et les apports de la butte, ainsi que les mouvements de matière et des vers ne peuvent pas lui faire de mal.

Étape 1 : on rassemble et on se lance

Nos amis de Mutinerie Village, dans le Perche, appellent ça des “coups de foin” : une opération éclaire, ciblée, qui fédère un groupe de motivés. Nous, on a baptisé ces opérations nos “transform’actions”.

Le dimanche 22 avril, on a monté nos deux premières buttes dans la joie et la bonne humeur, au soleil ! Les deux autres ont été dressées la semaine suivante.

Leur composition :

  • une base de carton (sans encre, bien sûr, et sans adhésif). Il paraît que ça attire les vers. C’est bon pour le sol. Bien arroser le carton (en fait il est préférable d’arroser chaque couche que l’on place, ça crée de l’humidité dans la butte)
  • une alternance de couches de matières azotées (azote = quand c’est vert, donc frais, vivant. Ex : herbe de tonte) et de matières carbonées (carbone = marron, plutôt sec et mort. Ex : feuilles mortes). Il faut à tout prix éviter la faim d’azote ! On a alterné en tout deux couches d’herbe de tonte, deux couches de feuilles mortes. On arrose bien à chaque foi
  • une alternance de bonne terre et d’un bon compost. On a respecté cette répartition : 2 couches de terre pour 1 couche de compost. On continue comme ça jusqu’à ce qu’on trouve la butte assez haute à son goût. Bien sûr, plus elle est haute, moins ça fait mal au dos ensuite…
  • pour terminer : le paillage. Enfin, façon de parler, puisqu’on ne met pas forcément de la paille. Nous avons opté pour du brf. On met donc une bonne dose de brf pour recouvrir les buttes (une dizaine de centimètres).

C’est important de laisser la butte reposer un peu ensuite pendant 3-4 jours, et donc de résister à la tentation de planter ou semer dedans. Le risque, sinon, c’est de brûler ce qu’on y met à cause de la forte chaleur qui se crée dans notre butte. Du moins c’est ce qu’on a lu plusieurs fois… donc on n’a pas pris de risques.

Étape 2 : on plante

Pour des raisons d’agendas un peu chargés, on n’a planté que début mai. Aujourd’hui, tout s’est très bien développé et les buttes sont méconnaissables. Elles fourmillent (littéralement, on héberge plusieurs espèces de fourmis) de biodiversité, c’est super ! Papillons, gendarmes, et tout un tas d’insectes qu’on ne connaît pas…

Mais avant de planter, on a dû se renseigner un peu. Pas question de faire ça n’importe comment : on a préféré pouvoir organiser une rotation des cultures d’année en année, pour ne pas épuiser les sols

Deux enjeux :

  • répartir intelligemment les plants en fonction des familles botaniques, pour ne jamais retrouver une même famille d’une butte à l’autre, puisque l’on veut faire une rotation. Cela veut dire quoi ? Tout simplement que l’année suivante le contenu de la butte 1 passe à la butte 2, celui de la butte 2 à la butte 3, etc. Donc, s’il y a des plants de la famille des Solanacées (tomates, poivrons, par exemple) dans la butte 1, il n’en faut pas dans la butte 2
  • associer des plants qui vont bien ensemble et éviter les mauvaises associations (bonne association canonique : les capucines avec les tomates, puisque les capucines attirent sur elle les pucerons / mauvaise association canonique : les tomates et les pommes de terre, ou les choux, ou encore le maïs)

Il existe de nombreux sites, de nombreux livres et de nombreuses vidéos sur le principe des bonnes/mauvaises associations au jardin. Ensuite, il faut faire le tri et tester.

Notre répartition :

  • Butte 1 : des choux (brocoli,-fleur, etc., de la famille des Brassicacées), des aubergines (famille des Solanacées, comme la tomate), des haricots (famille des Fabacées) et des pommes de terre (également des Solanacées, comme les tomates. Eh oui !)
  • Butte 2 : c’est le royaume des cucurbitacées (courges, courgettes, etc.). On y a aussi mis du maïs (famille des Poacées), quelques plants de fraises et des tournesols. On pourra y ajouter des oignons et des poireaux à volonté.
  • Butte 3 : c’est la terre des Solanacées. On y a mis des tomates, des poivrons et des piments. Sous les pieds de tomate, du basilic, bien sûr. Ils vont très bien ensemble, au potager comme en salade. Il y pousse aussi des carottes, lentement mais sûrement. On n’y a jamais ajouté les petits pois et les pois chiches prévus au départ. Se sont invités tout seuls des plants de moutarde.
  • Butte 4 : c’était la moins complète, faute de s’être procuré ce dont on avait besoin (manque de temps, razzia à La Ferme Nos Pilifs). On y trouve un très grand et beau quinoa, qui s’y plaît beaucoup. On y avait aussi mis des navets, récoltés depuis. Étaient prévus : des brocolis, des épinards, des betteraves, du chou kale et des amaranthes.
Dans presque toutes les buttes il y a des fleurs : tournesols et capucines principalement. On essaiera de faire mieux l’an prochain.

On a aussi mis, autant que possible, des aromates. Il est conseillé de mettre des aromates tout autour des buttes, puisqu’ils constituent un très bon rempart contre les nuisibles.

Une spécificité : deux des buttes sont équipées d’un tuyau microporeux relié à une arrivée d’eau et qui circule de l’une à l’autre par en-dessous (entre la couche de carton et tout ce qui a été ajouté par-dessus). En principe, les buttes sont censées se gérer toutes seules et bien se porter. On a voulu tester : deux buttes irriguées par en-dessous, deux buttes non irriguées. L’idée, en irrigant par en-dessous, c’est de pousser les plants à faire des racines pour aller chercher l’eau.

Un principe intéressant quand on fait des buttes : plus il y a de plants, mieux c’est ! Il faut chercher à avoir un réseau racinaire le plus dense possible, et donc un sol le moins compact possible.

Si l’on plante des poireaux, par exemple, il est préférable de les couper à la base du blanc, plutôt que de les arracher. Non seulement on préserve son système racinaire (et donc on évite que les cavités laissées par les racines ne se rebouchent), mais en plus un autre poireau poussera à partir de cette base de blanc, et ça c’est quand même sympa !

Idem pour les pommes de terre. On ouvre la butte, on prend, on referme. Si on en laisse, ça donnera d’autres pommes de terres et c’est très bien.

On ajoute des plants régulièrement. On sera bientôt en mesure de récolter pas mal de cucurbitacées et de tomates. Pour le quinoa, on verra cet automne.
À suivre donc…

Viens nous rendre visite ! Et n’hésite pas à rejoindre le projet.
Le jardin permacole à transforma bxl n’attend plus que toi pour se transformer,
s’ouvrir et prendre une nouvelle dimension !

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